Thierry Tastu

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RENCONTRES VIGNERONNES

Thierry Tastu

Interview de Thierry Tastu du Château de Fontenelles à Douzens

 

L’histoire de Thierry Tastu, vigneron du domaine de Fontenelles

 

Thierry Tastu est vigneron depuis 13 ans au Château de Fontenelles. Fils d'une vigneronne et d'un négociant en vins, il a d'abord voulu suivre sa propre voie entre la France et les Etats-Unis après avoir réalisé des études de gestion. C'est en 2004 qu'il a souhaité un retour aux sources accompagné de son épouse. Il produit aujourd'hui entre 150 et 180 000 bouteilles par an et cultive 40 hectares de vignes avec la passion des premiers jours.

 

 

Vigneron, une vocation ou une tradition familiale ?

Thierry Tastu : Un peu des deux… Ma mère était vigneronne à Douzens et mon père négociant en vins à Perpignan. Mais à 18 ans, j’ai eu envie d’aller vivre autre chose, de suivre ma propre voie : j’ai fait des études de gestion entre la France et les Etats-Unis, et j’ai passé 25 ans à la direction du développement international de la chambre de commerce et d’industrie de Montpellier.

 

Qu’avez-vous retiré de cette « première vie » ?

T.T. : Cela m’a donné l’opportunité de voyager, toucher à divers univers - dont le vin mais pas seulement - et développer un goût prononcé pour l’entreprenariat.  

 

Pourquoi un tel changement après tant d’années ?

T.T. : J’ai quitté mon poste de Directeur Général Adjoint de la CCI de Montpellier en 2004 car j’aspirais à autre chose, et notamment à revenir à mes racines, la vigne. Plus exactement celles de ma mère, situées à Douzens. A l’époque, il y avait 7 hectares et le vin était vendu en vrac.

 

Comment avez-vous fait évoluer votre domaine ?

T.T. : Mon épouse et moi avons commencé à mettre le vin en bouteille et avons planté de la Syrah et du Grenache, tout en conservant les vieilles vignes de Carignan plantées par ma grand-mère il y a plus de 80 ans. Aujourd’hui, nos vignes s’étendent sur 40 hectares et nous produisons 150-180 000 bouteilles.

 

Quelles sont les cuvées phares du château de Fontenelles ?

T.T. : Moural de Salomon, Renaissance (élevée en fut) et Notre Dame (élevée sans passage en fut).

 

Avez-vous d’autres passions que le vin ?

T.T. : Celle de l’export, et cela ne date pas d’hier. D’ailleurs, j’exporte beaucoup de vin à l’étranger. En parallèle, nous sommes présents sur le marché français en grande distribution via des foires aux vins et des opérations spéciales organisées à l’occasion des fêtes de fin d’année.

 

J’encourage les vignerons des Corbières à s’adapter au goût du consommateur

Quel sera l’avenir des vins AOC Corbières

 

Comment voyez-vous l’avenir des vins de Corbières ?

T.T. : Nos habitudes de consommation ont changé : nous sommes passé passé du « vin alimentaire » au « vin plaisir ». Bien plus que par le passé, nous sommes attentifs aux arômes, à la rondeur du produit et à son histoire. Aussi j’encourage les vignerons des Corbières à s’adapter au goût du consommateur… tout en gardant leur identité. Nous ne devons pas rester sur nos acquis.

 

Comment préparez-vous l’avenir des vins de votre domaine ?

T.T. : Tous les matins, je me remets en question. Je multiplie les tests produit, pour vérifier qu’ils correspondent bien au goût des consommateurs. Aujourd’hui, nous cherchons à nous rapprocher de la nature. Nous avons choisi la conduite raisonnée. Faut-il passer au bio ? Nous nous en rapprochons, mais devons veiller ce faisant à conserver une certaine rentabilité, ne serait-ce que pour attirer les jeunes vignerons de demain, et pérenniser la production des vins de Corbières.

 

En tant qu’acteur économique de la région, quel est votre objectif ?

T.T. : Mon objectif caché est de créer de l’emploi et des richesses pour notre beau pays. J’en ai assez d’entendre que nous sommes les plus pauvres de l’hexagone. Nous possédons des centres dynamiques comme Toulouse et Montpellier… Tout le reste doit suivre, et créer des richesses pour la population.

 

Qu’attendez-vous du syndicat des vins de Corbières ?

T.T. : Mon souhait serait que l’AOC Corbières favorise la mise à disposition, pour les chefs d’entreprise membres du syndicat, de commerciaux professionnels chargés de vendre les excellents vins du terroir. A l’heure actuelle, chaque vigneron essaie de vendre lui-même à l’international sur les foires et salons, car un commercial coûte en moyenne 80 000 € par an, une dépense difficilement envisageable pour la plupart d’entre nous. Aussi pourrions-nous mutualiser cette dépense, et envoyer à l’étranger un commercial chargé de vendre les vins de plusieurs producteurs.

 

Pour terminer, un mot sur les gens qui comptent pour vous dans votre quotidien de vigneron ?

T.T. : Je suis très bien entouré et travaille avec la même équipe depuis 20 ou 30 ans : le régisseur François Descamps, mon épouse qui est mon bras droit et dirige les finances, l’œnologue Matthieu Dubernet, l’agronome Jérôme Fil et toujours la même équipe qui fait les travaux de brasse - taille, espaliers et vendanges manuelles. Enfin, nous pouvons compter sur les talents de Marion Martinez, qui nous a rejoints il y a 3 ans.