Domaine Ledogar

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RENCONTRES VIGNERONNES

Domaine Ledogar

Xavier Ledogar et ses 2 frères Benoît et Mathieu, vignerons à Ferrals-les-Corbières, ont la passion du vin nature. Dans cette rencontre, Xavier, le grand-frère, nous dit tout sur les vins bio naturels de Corbières de cette sympathique fratrie !

 

A quand remonte votre toute première vinification ?

Elle remonte à 1998, avec mon père, juste après l’acquisition de notre cave à Ferrals. Avant cela, nous étions en cave coopérative. Mon frère Mathieu, ancien compagnon du devoir dans la mécanique, nous a rejoints en 2001, puis mon autre frère Benoit en 2018 après une carrière militaire dans l’armée de l’air. Nous sommes la 5ème génération de vignerons dans la famille.

 

Comment vous êtes-vous formé ?

J’ai préparé un bac D, mais ne suis pas allé le passer le jour de l’examen ! Je me suis dit que si j’avais le bac, mes parents me forceraient sans doute à poursuivre mes études… Du coup, je n’ai pas pris le risque ! (rires) C’est alors que mon père m’a dit sa plus belle phrase : « Tu vas être aide familial, et tu vas voir ce qu’est le travail ! » Mais je le savais déjà, car je passais toutes mes vacances à la vigne. J’ai toujours été amoureux de ce métier.

 

Pourquoi avez-vous fait le choix du vin nature ?

Au départ, j’aimais les vins naturels sans trop le savoir. Au goût, c’est ce qui me plaisait. C’est pour cela que je me suis dirigé vers ce genre de vins. Ma première vinification sans ajout date de 2003. Elle a parfaitement bien marché. Depuis cette date, je ne fais que des vins naturels ! Nous travaillons en bio depuis 1998, et avons demandé et obtenu le label AB en 2006.

 

Quelle est votre vision de la vigne ?

Je suis amoureux de la nature, et persuadé que tout ce qui pousse sur un sol vivant est bon. En 2000, nous avons réfléchi sur l'amélioration de la vie dans le sol, à l'impact qu'elle aurait sur les vignes. C'est ainsi que nous avons opté pour la mise en place de couverts végétaux : légumineuses, céréales, crucifères, etc. Ce travail sur l’enherbement permet un apport naturel d’azote dans le sol, une érosion moindre et des températures en surface moins élevées. Cela favorise la multiplication des micro-organismes, liens entre le terroir et la plante. On met aussi du fumier, avec modération. Nous entretenons la vie du sol plutôt que nous produisons du raisin… Le domaine compte beaucoup de vieilles vignes, car mon père et mon grand-père y ont fait très attention en faisant tout à la main. Mes frères et moi travaillons tout au chenillard, un tracteur léger et peu puissant, pour ne pas tasser les sols. Et nous vendangeons tout à la main. Il faut revenir au travail d’avant !

 

Comment protégez-vous la vigne ?

Je la traite avec des tisanes d’ortie, de prêle, de consoude… J’en ai 7 ou 8 différentes selon les besoins. Nous travaillons aussi en biodynamie : nous utilisons de la bouse de corne et de la silice en très petites quantités, pour donner à la plante et au sol une information en lien avec le système cosmique. J’ai conscience que cette approche est difficilement compréhensible. Néanmoins, j’ai fait des essais concluants sur des demi-parcelles. Là où j’avais passé la préparation, j’ai constaté que la plante paraissait mieux érigée, plus belle, et le sol plus aérien.

Avec mes frères, nous goûtons les baies et nous discutons. En goûtant le raisin, je me projette dans le vin… On ne fait aucune analyse.

Quel type de vin recherchez-vous ?

Quand j’ai commencé, je prenais des cours de dégustation et m’ouvrais des bouteilles presque tous les jours pour former mon palais. J’ai continué jusqu’à ce que je sois capable de reconnaître les cépages, les régions… Je n’ai jamais travaillé ailleurs qu’au domaine, mais me suis beaucoup déplacé dans toutes les régions pour rencontrer des vignerons, dont certains sont devenus des amis. Cela m’a donné une idée de ce que je voulais faire : des vins fins et élégants, mais aussi des vins faciles à boire, gourmands, sans aucune prétention et gouleyants...

 

Comment obtenez-vous cette fraicheur et cette élégance ?

Principalement à travers les dates de vendanges : avec mes frères, nous goûtons les baies et nous discutons. En goûtant le raisin, je me projette dans le vin… On ne fait aucune analyse. Sitôt que le fruit arrive, même s’il est très acide, je ramasse ! Je préfère travailler sur l’acidité.

 

Et en cave ?

Tout est égrappé, je ne veux pas de rafles. La macération est courte car je veux des vins plus clairs et frais, des vins de copains qui se boivent tout seuls. Aujourd’hui, on ne fait plus de vin pour manger avec un civet comme au temps de mon père ! Nous travaillons avec du gaz carbonique, faisons les sous tirages à l’abri de l’air. Avant, je ne filtrais jamais. Mais après une ou deux mauvaises expériences, je me suis un peu ravisé : les vins que je mets en bouteille tôt subissent une petite filtration pour éviter qu’ils ne « bougent » une fois en bouteille.

 

Votre gamme est-elle large ?

Nous avons 9 cuvées, et 33 parcelles. Si je pouvais, j’aurais un vin par parcelle !

Nous produisons 6 rouges : La Mariole (Carignan-Marselan), La Compagnon (en Corbières), un Corbières-Boutenac élevé 24 mois en fût, Les Brunelles (un pur Cinsault très élégant et féminin), le Rouge éclair (en pressurage direct, avec macération courte) et le Tout Nature (élevé dans une amphore sans jamais de sulfite, quitte à ne pas le faire les années compliquées).

Du côté des blancs, nous avons un pur Maccabeu (travaillé dans l’inox, très facile à boire), le Carignan blanc (élevé 12 à 13 mois, fermenté et élevé en foudre, plus axé gastronomie), et parfois un assemblage de Maccabeu, Grenache gris et Carignan blanc.

 

Quel type de distribution avez-vous choisi ?

Nous sommes présents sur de nombreuses belles tables régionales et de France, chez des cavistes spécialisés, et à l'export dans une vingtaine de pays. Nous avons la chance de pouvoir compter sur un noyau de clients sérieux. Pas de grande ou moyenne distribution ! Telle était ma volonté. Je ne vous cache pas que le démarrage a été dur financièrement. Ma grand-mère m'a logé pendant 10 ans… Aujourd’hui, les gens nous font confiance.

 

Quelle est l’entente dans la fratrie ?

Excellente ! Chacun a ses prérogatives. Par exemple, je m’occupe de la vinification et de la commercialisation. Cependant, chacun participe aux activités des autres. On s’entend très bien, tous les trois.