Bertrand Bacou & Marie Marchive-Bacou

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RENCONTRES VIGNERONNES

Bertrand Bacou & Marie Marchive-Bacou

Interview de Bertrand Bacou du Château du Roc 

Bertrand Bacou, 28 ans, est vigneron au Château du Roc avec sa sœur, Marie, de 3 ans son aînée. À la tête du domaine depuis peu, ce duo regorge d’idées et de projets : une nouvelle cuvée chacun (dont une élevée en amphores), une conversion bio en cours ainsi qu’une prochaine participation à la DGC Terroir de la Montagne d’Alaric… Quand il dit qu’il est « tous les jours à 100% », on le croit volontiers ! 

Depuis quand travaillez-vous au Château du Roc ?

Nous avons un domaine familial. Ma sœur et moi représentons la dixième génération de vignerons. Nous avons repris l’exploitation à deux, il y a 9 ans pour ma sœur et 3 ans pour moi, quand notre père et notre mère sont partis à la retraite. 

 

Comment vous répartissez-vous le travail ?

Elle s’occupe de la partie administrative, commerciale et s’est rapidement investie à la cave, tandis que je m’occupe principalement du vignoble et de la cave. 

 

Vous étiez en quelque sorte destiné à reprendre le domaine…

On ne nous a pas du tout forcé la main. Cela a été notre premier choix à tous les deux. Depuis que nous sommes petits, nous nous régalons de mettre la main à la pâte pendant les vendanges et le week-end. Notre passion est devenue notre métier !

 

Vous avez donc fait des études dans le vin ?

Ma sœur a fait un BTS Viti Oeno à Bordeaux avant de rentrer travailler sur le domaine. Quant à moi, j’ai fait le même BTS puis je suis monté en Bourgogne pour faire une Licence en Sciences de la vigne et un Master Vigne, Vin et Terroir. 

 

Qu’avez-vous changé au domaine en 3 ans ?

On avait déjà un outil performant. Notre père se doutait qu’il y aurait au moins un repreneur sur deux, donc il n’a jamais laissé les vignes à l’abandon. Au contraire, elles étaient belles et performantes ! D’autre part, notre père a commencé à mettre ses Corbières très tôt en bouteille dans les années 70, ce qui était assez peu commun à l’époque. Petit à petit, il a structuré une gamme, qui comptait 6 produits quand ma sœur et moi avons repris le flambeau. 

 

Avez-vous modifié la gamme ?

Nous y avons ajouté deux cuvées qui nous ressemblent. Ma sœur a fait une cuvée qui lui ressemble : La Fleur, un vin féminin mais qui plaît aussi aux hommes, facile à boire, avec une grande concentration de Grenache rouge. Pour ma part, au cours d’un petit séjour à la chambre d’agriculture en Corse, j’ai rencontré des vignerons qui élevaient leur vin en amphores. Une fois de retour au domaine, j’ai décidé de créer ma propre cuvée élevée en amphore et sans soufre. C’est un rouge, que j’ai appelé Villa Amphora

Avant de devenir un domaine 100% viticole, le Château du Roc a été un lieu de polyculture, où l’on cultivait du blé, on élevait des moutons, etc.

Au sein de votre gamme, quel est le vin emblématique du domaine ?

Notre cuvée Excelsius, sortie en 2001 pour la première fois, est une cuvée à la fois haut-de-gamme et atypique, car elle est composée d’une grande majorité de Syrah, passée à 100% en barriques neuves. En 2001, il était rare de boiser autant les Syrah. Pourtant, c’est un procédé qui convient très bien au vin dans les Corbières. Excelsius est issue d’une sélection parcellaire très stricte de nos plus belles Syrah (80%) et, selon le millésime, de Grenache, de Carignan, ou les deux. C’est un vin puissant, avec de la fraîcheur et un potentiel de garde intéressant situé entre 10 et 15 ans, bien qu’il se déguste aussi très bien jeune. 

 

Comment se caractérisent les vins que vous créez ?

Nos vins présentent beaucoup de fraîcheur, et la conservent même lorsqu’on arrive à de belles maturités. Le terroir doit y être pour beaucoup : nous avons de nombreuses petites parcelles, entrecoupées de bosquets et de garrigue.

 

Quelle est l’histoire du Château du Roc, dans votre famille depuis 10 générations ?

Nos ancêtres seraient arrivés sur le village avec un énorme coffre d’or, qu’on n’a toujours pas trouvé (rires)… Ils ont construit les bâtisses progressivement, comme le précise le linteau de la porte d’entrée. La construction des trois grandes habitations leur a pris environ un siècle, puis le tour de la cave est venu. A l’origine, ils vinifiaient sous les bâtisses, dans une cave semi enterrée. Et avant de devenir un domaine 100% viticole, le Château du Roc a été un lieu de polyculture, où l’on cultivait du blé, on élevait des moutons, etc. 

 

HVE, bio… Où en êtes-vous ?

Nous sommes HVE 3 depuis mon arrivée, il y a 3 ans. Quant au bio, nous sommes en deuxième année de conversion. Il nous tarde de sortir un millésime bio ! Déjà, mon père avait toujours bien raisonné la culture. Mais il faut du temps pour le bio, et le fait que je sois désormais présent sur le domaine nous a motivé pour nous lancer dans cette démarche. 

 

Quelle est la superficie du domaine ?

Nous avons 50 hectares de vignes. En ce moment, on plante beaucoup !

 

Quels sont vos projets ?

Nous voudrions vendre la totalité de la production en bouteilles. En effet aujourd’hui, nous avons encore une partie qui part au négoce. Et puis j’espère maintenir une qualité constante d’année en année, et développer le domaine - non pas l’agrandir, mais l’entretenir. Veiller à ce que les vignes demeurent performantes, et aussi profiter de notre cave qui nous plait et dans laquelle on passe tellement de temps. 

 

Comment vivez-vous votre quotidien ?

Je suis tous les jours à 100% ! C’est passionnant, car par moments je suis dans la nature, ensuite au contact des clients, puis je retrouve ma sœur à la cave… Chaque jour est différent. 

Et puis les paysages sont magnifiques à Montbrun des Corbières et dans les environs, avec notamment beaucoup de garrigue et de petits villages. C’est ici que j’ai grandi, et j’y suis revenu avec plaisir ! 

 

Comment voyez-vous les vins de Corbières?

Les vins de Corbières ont aujourd’hui atteint une belle qualité. Il faut la maintenir et la développer, mais le fait est que tous nos domaines ont déjà des cuvées haut de gamme reconnues qui n’ont pas à rougir face aux autres appellations de France. 

 

Êtes-vous engagés dans la création des dénominations géographiques complémentaires ?

Oui, je suis le chef de file de la DGC Terroir Montagne de l’Alaric. Nous venons de tenir une réunion avec tous les vignerons du terroir, soit une petite vingtaine, pour parler de notre future DGC et essayer de donner vie à ce projet. Nous verrons, selon le cahier des charges qui se profile, les cuvées qui se distinguent dans notre terroir. Nous avons commencé un peu tard par rapport à certaines autres DGC, et le coronavirus n’a pas aidé, mais nous sommes lancés ! Ce qui est sûr, c’est que nous avons constaté qu’une grande partie des domaines de notre Terroir sont très respectueux de l’environnement… je me demande si nous ne sommes pas tous à 100% en Agriculture Biologique !