Clos Counta

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RENCONTRES VIGNERONNES

Clos Counta

« Je suis un jeune vigneron d’âge mûr !»

Un grand sourire aux lèvres et toujours une bonne plaisanterie sur le bout de la langue, Jean Boyer, vigneron au Clos Counta, a 57 ans et en est à sa quatrième vendange. Il nous conte avec joie en enthousiasme une touchante odyssée familiale qui a donné naissance à 4 cuvées bio à découvrir de toute urgence !

Comment se fait-il que vous ayez tant tardé à devenir vigneron ?

 Il y a très longtemps que j’en avais envie… C’est mon grand-père maternel, vigneron à Fontjoncouse, qui m’a donné l’idée, le sens, l’esprit, la fibre du métier. Mais j’ai passé plus de 30 ans à Toulouse, à diriger une entreprise que j’avais créée dans le secteur du tourisme. Je ne regrette pas du tout cette expérience car nous avons passé de très belles années… Mais au bout d’un moment, on se rend compte qu’on est peut-être passé à côté de quelque chose. On cultive le superflu et on oublie l’essentiel…

 

Pourquoi vous être installé à Fabrezan ?

Nous possédions les vieilles vignes de mon beau-père, situées à Fabrezan. Elles étaient en fermage car je n’avais pas le temps de m’en occuper. Quand notre ami exploitant n’avait plus le temps de s’en occuper, la solution a été toute trouvée ! Cette reconversion s’est faite en famille (avec ma femme Pascale, nos deux enfants Manon et Victor, et nos deux beaux-enfants Victoria et Vincent) et sous certaines conditions : être en bio, faire notre propre vin, et à condition que tout le monde s’y mette.

 

Qui fait quoi dans la famille ?

Je suis à la vigne, à la cave et à la vente. Ma femme m’aide à la vigne et aussi pour vendre du vin. Ma fille, professeur des écoles, anime les réseaux sociaux et vient m’aider à tailler en hiver. Mon beau-fils, vigneron dans les PO, m’aide dans l’orientation des vins et pour les travaux. Mon fils, qui habite à New York et travaille dans le commerce de vin, me conseille dans les choix marketing et l’orientation des vins tandis que ma belle-fille, passionnée de numérique, nous a fait notre site web. Nous prenons toutes les grandes décisions à six, par WhatsApp !

 

Pourquoi le bio ?

J’y suis sensible depuis presque toujours. Le bio n’est jamais que le mode de culture qu’employait mon grand-père il y a 50 ans, avant l’apparition des produits de synthèse. J’ai le souvenir d’un travail très manuel. Moi aussi, je fais beaucoup de chose avec mes mains. Cela entretient le jeune vigneron d’âge mûr que je suis ! (rires)

 

Comment travaillez-vous ?

La base, c’est le sol. Il faut qu’il respire. Plus on y passe avec les tracteurs et machines, plus on le tasse, et plus on doit le travailler. C’est un cercle vicieux. Alors j’utilise des engrais organiques, à base végétale ou animale, dont la dissolution se fait lentement. Je laboure deux à trois fois maximum, et passe l’intercep mécanique. Le reste, je le fais à la pioche et à la main.

Le bio n’est jamais que le mode de culture qu’employait mon grand-père il y a 50 ans, avant l’apparition des produits de synthèse.

Quels produits et techniques employez-vous ?

Un minimum de cuivre et de soufre quand nécessaire, ainsi que des produits naturels comme de l’écore d’orange (excellent anti-acarien) lors du débourrement, ou de la macération d’ortie qui protège la vigne et constitue un très bon fertilisant. L’année prochaine, j’utiliserai de la prêle.

Au niveau du sol, j’ai fait un test cette année : j’ai enherbé un rang sur deux dans la parcelle qui s’appelle Counta, qui est notre parcelle de cœur. Puis j’ai tondu au printemps, ce qui amené de l’azote. L’herbe n’a jamais empêché la vigne de pousser, sauf si on laisse tout pousser jusqu’à deux mètre… Aussi, nous ramassons tout à la main, et dans des caissettes.

 

Combien d’hectares travaillez-vous ainsi tout seul ?

J’ai aujourd’hui un peu plus de 6 hectares en production, et souhaite m’arrêter à 7. Car en bio, cela représente déjà beaucoup de travail. Surtout quand on a deux plantiers. Les plantiers, c’est un peu comme les enfants : il faut s’en occuper en permanence ! Je ne dis pas qu’il est facile d’être en bio mais on a un allié de taille : le vent.

 

Des regrets ?

Aucun ! D’anciens collègues m’appellent de temps en temps. « Tu ne languis pas avec ton chien dans les vignes ? », me demandent-ils. Et je leur réponds : « Languir quoi ? 40 coups de téléphone par jour et 250 mails ? Non, je ne languis rien du tout ! » (rires)

 

A quoi ressemblent les vins du Clos Counta ?

On essaie de faire des vins plaisir, fruités et sur la gourmandise, pas trop puissants. De moi- même, je n’aurais pas eu l’idée de faire ainsi. Ce sont les enfants qui ont décidé de faire des vins faciles à boire, et ô combien ils ont eu raison !

 

Quelle est votre gamme ?

On fait un vin blanc et trois cuvées de vin rouge.

  • Notre blanc Cornelia Street porte le nom de la rue où habite mon fils Victor à Manhattan ! Il contient 90 % de Marsanne et 10% de Grenache gris.
  • Le Rouge Pour faire parler les timides est un 100% Grenache. Tout sur le fruit, une belle couleur rubis, à boire frais à 12 ou 13 degrés, il a subi une macération courte pour garder l’aromatique du Grenache. C’est le vin d’apéro par excellence !
  • Notre cuvée Jus, moitié Grenache de 30 ans et moitié Carignan de 70 ans, est fabriqué avec une macération plus longue des jus et baies qui sont égrappées.
  • Cette année, en collaboration avec mon beau-fils vigneron au Domaine Odyssée, à Calce, nous avons créé une cuvée éphémère 100% Carignan : « Carignan plus y’en a encore ». A boire frais, sur le fruit, à l’apéro, avec des tapas ou des grillades…

 

Comment se fait-il que vos bouteilles portent de si jolies étiquettes ?

Elles sont dessinées par un ami de mes enfants, Florian, passionné de graphisme. Vive les jeunes