Calmel & Joseph

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RENCONTRES VIGNERONNES

Calmel & Joseph

Dernier bastion de l’appellation Corbières dans la partie continentale, Calmel & Joseph est un splendide et immense domaine qui gagne à être connu. Agé de 6 ans seulement, il produit déjà de grands vins grâce au talent de ses deux propriétaires, Laurent Calmel et Jérôme Joseph, également négociants en vin. Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années…

Comment la marque Calmel & Joseph a-t-elle vu le jour ?

Laurent Calmel : Mon associé Jérôme Joseph et moi avons démarré il y a une quinzaine d’années avec un concept original : proposer des vins représentant les différents terroirs du Languedoc Roussillon, sur la base d’un même assemblage et d’une même pâte de vinification. Le principe est le suivant : nous procédons à une sélection parcellaire et faisons des vinifications chez les producteurs - toujours les mêmes. Cette démarche permet d’obtenir une image précise du terroir, constante d’une année sur l’autre. Ces vins sont très différents les uns des autres, de manière à ce que les consommateurs comprennent, à l’export, la différence entre les terroirs. Avant, ils avaient tendance à penser que le Languedoc faisait des vins homogènes, ce qui est faux… Ces vins font partie de notre gamme « Les Terroirs ». On y trouve un St-Chinian, un Minervois, etc. et bien sûrun Corbières.

 

Mais vous produisez aussi du vin dans votre propre domaine aujourd’hui…

Oui, nous avons acheté notre propre domaine en 2015, ici à Montirat, et commencé à produire notre vin en 2016. Mais nous avons bien sûr conservé en parallèle notre activité de négoce en sélection parcellaire et vinification sur mesure, qui est notre cœur de métier.

 

Comment cultivez-vous le domaine ?

Le domaine fait 200 hectares d’un seul tenant, dont 20 de vignes, 10 d’oliviers et 35 de champs où l’on cultive des blés anciens, de la lavande, des arbres fruitiers. Nous avons aussi des abeilles, 130 hectares de lande, et un projet de moutons... L’idée est d’avoir un écosystème dans lequel les cultures sont interdépendantes, pour rompre avec la tradition de la monoculture. Nous voulons un domaine respectueux de l’environnement, pérenne, qui offre un équilibre naturel sain.

 

Quels vins produisez-vous avec vos 20 hectares de vignes ?

Notre première cuvée, La Madone, date de 2016, La Magdelaine à base de pinot noir de 2018, puis nous avons créé deux cuvées sur le millésime 2019, année de notre labellisation bio : Le Penchant (blanc) et le Sentier (rouge). Mais le « fleuron de la gamme » demeure La Madone.  

 

Comment se distingue La Madone ?

C’est une cuvée placée très haut, et vendue à 54 euros prix public. Nous sommes une région où il ne faut plus rougir de la qualité de nos vins. Faire un vin de ce niveau coûte cher, notamment parce que le passage en bio nécessite de gros investissements sur le vignoble et en cave. Pour élaborer cette cuvée, nous sélectionnons deux parcelles - de Syrah et Grenache - qui nous semblent être les meilleures. Pas les plus opulentes ni les plus expressives, mais les plus élégantes et les plus fraîches. Nous attendons la maturité optimale, c’est-à-dire un équilibre très fin entre acidité, arômes et sucre. Puis nous récoltons à la main, et faisons « trier sur pied » : nous demandons à nos vendangeurs de ne couper que les raisins les plus jolis. Ces derniers fermentent pendant 3 semaines environ, puis sont élevés en barrique pendant 12 mois, au terme desquels nous effectuons une sélection des plus intéressantes pour faire notre assemblage.

 

« Nous avons une région jeune. Cela nous permet d’avoir une liberté totale : on peut faire tout ce qu’on veut en termes de packaging produit, de profil vin et de créativité. »

Quel est le résultat ?

Le nez est assez discret et fin. On décèle des notes épicées, un côté séveux, des agrumes… Ce nez monte en intensité après ouverture, car nous travaillons le vin sur un mode réducteur, à l’abri de l’oxygène. Il est un peu sur la retenue tant qu’il est en bouteille et tient plus longtemps dans le temps, mais il est bon de le carafer avant de le boire. On constate une très belle trame acide, avec des arômes plutôt épicés, du pamplemousse, des fruits rouges. Ce qui est exceptionnel, c’est l’équilibre en bouche. Il est d’une grande finesse, comme du velours, ce qui en fait un vin très intéressant en gastronomie. C’est la preuve qu’en Corbières, on peut faire des choses exceptionnelles ! Nous avons le potentiel pour.

 

Et sur la partie négoce, que proposez-vous ?

Nous avons construit notre offre autour de notre idée initiale de terroirs, et proposons aujourd’hui une gamme large : La Villa blanche - une gamme axée sur les cépages représentatifs du Languedoc, Ams tram Gram (quel que soit celui que tu choisis, tu vas bien tomber…), des Languedoc rouges et blancs, des bulles sur Limoux , des crus , puis ce que nous appelons « les cuvées rares » qui sont une sélection des meilleurs raisins du millésime en Languedoc Roussillon, et qui portent des noms de lieux-dits : La Ruffe, La Planète, Les 7 puits…

 

Quelle est la part d’AOC Corbières dans votre activité, négoce et domaine confondus ?

L’AOC Corbières représente environ 30 000 bouteilles sur 1,4 millions. Nous avons 3 cuvées :

  • Le Corbières de la gamme des Terroirs
  • Le Roc, dans les cuves rares
  • Notre cuvée La Madone, produite au domaine

 

Comment et où distribuez-vous vos vins ?

Nous travaillons surtout sur le circuit CHR, sauf en Angleterre ou nous traitons avec une grande surface. Nous sommes entrés sur le marché français il y a 3 ans seulement, et aujourd’hui cela représente 15%, donc nous sommes contents de la progression.

 

Vous avez la chance d’avoir un domaine superbe pour recevoir vos clients.

Notre activité principale est le négoce, et effectivement nous aimons recevoir nos clients sur place pour des séjours de 2 jours. Nous leur faisons visiter le vignoble du Languedoc Roussillon, les Corbières, le Pic St-Loup, etc. Puis on revient sur le domaine pour les loger. Piscine intérieure, balades à cheval ou VTT électrique… Ils ne sont pas à plaindre ! Entre détente et travail, nous leur faisons déguster nos gammes, dînons ensemble dans le caveau et ouvrons de bonnes bouteilles. Le domaine est un merveilleux outil pour leur montrer nos convictions en termes de philosophie de travail, de culture, etc. Il a un rôle pédagogique.

 

Et les particuliers vous rendent visite aussi ?

Il y a du passage naturel au caveau, bien que le domaine ne date que de 2015. Pour nous faire connaître du public, nous organisons un événement annuel depuis 2016 : le Printemps des Créateurs. Artisans de métiers de bouche, peintres, food trucks et groupe de jazz prennent leurs quartiers sur le domaine, dans une ambiance très familiale. Nous avons reçu jusqu’à 1300 personnes sur une journée !

 

Quelles sont vos formations ?

Mon associé Jérôme Joseph est diplômé de l’École de Lausanne (en Hôtellerie/Restauration). Quant à moi, je suis œnologue. J’ai travaillé au Chili, aux États-Unis, en Australie, en Espagne et un peu partout en France avant de m’installer ici à Montirat.

 

Êtes-vous des Corbières ?

Jérôme est de Carcassonne, et ma famille de Puisserguier, dans l’Hérault. J’ai grandi à Cassis près de Marseille, mais mes grands-parents avaient une cave et vinifiaient à Puisserguier, donc je venais pour les vacances.

 

Quel est selon vous l’avantage des Corbières ?

Nous avons une région jeune. Cela nous permet d’avoir une liberté totale : on peut faire tout ce qu’on veut en termes de packaging produit, de profil vin et de créativité. Alors que dans des régions comme Bordeaux ou la Bourgogne, très traditionnelles, on a du mal à s’affranchir des codes en vigueur.