SCV Castelmaure

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RENCONTRES VIGNERONNES

SCV Castelmaure

Bientôt centenaire, la cave de Castelmaure est une véritable institution des Corbières. Et son président, Patrick de Hoym de Marien, un homme de l’art dont le charisme a sans nul doute hautement contribué à la renommée de la cave. Aujourd’hui épaulé par son jeune et talentueux directeur Antoine Robert, il nous parle de leurs choix et leurs projets : la qualité, le tout à la main, l’écologie, les cuvées éphémères…

 

Depuis quand êtes-vous président de la cave de Castelmaure ?

Je suis président depuis 1987… Cela fait 34 ans. Et pendant 31 ans, j’ai eu le même directeur. A son départ à la retraite il y a 3 ans, Antoine Robert a pris le relais. Jusqu’à la veille de son arrivée ici, il travaillait pour les caves du nouveau monde de Moët Hennessy depuis 6 ans. Sa soif de rejoindre les vignobles et les paysages du Sud de la France l’ont poussé à quitter son poste en Australie.  Il prend très à cœur et avec passion cette nouvelle aventure à Castelmaure !

 

Comment êtes-vous arrivé dans les Corbières ?

Je ne suis pas du tout de la région. Je suis de Toulouse, et j’ai commencé à travailler très jeune dans l’agriculture, dans le Lauragais. Puis j’ai épousé une fille des Corbières. Et comme les céréales, à l’époque, me donnaient du fil à retordre, je suis venu m’installer ici. J’ai hérité des vignes de ma belle-mère, en 1980, et me suis lancé dans le métier.

 

Aviez-vous déjà un peu d’expérience dans le vin ?

Je venais simplement faire les vendanges, mais n’avais pas de formation particulière dans la vigne.

 

De quand date la cave ?

On va fêter ses 100 ans l’an prochain ! Sa création officielle remonte à 1921, mais les travaux ont commencé vers la fin de la Première Guerre mondiale, en 1917.

 

Combien de communes apportent les raisins à la cave ?

Il n’y a que nous ! Rien qu’à Embres, on recense environ 450 hectares de vignes. La commune compte près de 4000 hectares de garrigue, ce qui est immense. Et il n’y a pas de cave particulière par ici : les vignerons sont satisfaits d’apporter leur récolte à la cave.

 

Quelle est votre production ?

La cave produit 15 000 hectolitres/an. Bien que les petites années comme 2020, notamment à cause du mildiou et des coups de chaud du mois d’aout, il nous arrive de tomber à 12 000 hectolitres.

 

Quelle est la part de Corbières ?

Tout est en AOC Corbières à l’exception de notre entrée de gamme, La Buvette.

 

Quelle est la spécificité de la cave de Castelmaure ?

Toutes les vendanges se font à la main et à la comporte. Nous avons quelques petits vins rigolos, mais produisons surtout des vins hauts de gamme à prix abordable.

 

D’où vient ce choix du « tout à la main » ?

Je ne me suis jamais opposé à la modernité. Mais j’ai estimé que pour conserver des vignes centenaires, il fallait ramasser à la main… Si on avait acheté des machines à vendanger, on n’aurait pas pu conserver nos vieilles vignes, car les machines ne seraient plus passées. Il aurait fallu se séparer d’une partie du vignoble, ce qui aurait été dommageable à la qualité de nos vins.

 

 

Aujourd’hui, nous avons des Carignan centenaires et en pleine forme !

Le haut-de-gamme est donc un choix stratégique de votre part ?

J’ai fait comprendre à mes coopérateurs que s’ils voulaient s’en sortir, il fallait faire du haut de gamme. Nous avons amorti tous les investissements, la cave est payée et les coopérateurs sont bien rémunérés. Je paie le Corbières 150 euros net l’hectolitre. Et encore, c’est parce que cette année, je retiens 30 euros à cause du Covid…

 

Comment distribuez-vous votre vin ?

Nous mettons presque toute la production en bouteille (1,4 millions par an) et nous privilégions une politique qualité et caviste. Cependant certains de nos vins sont aussi vendus en grande distribution. Pour cela, nous travaillons main dans la main depuis 40 ans avec la maison Jeanjean - un important négociant aveyronnais qui a mis l’accent sur la qualité et nous achète nos vins à des prix très corrects. Ils vendent 30 à 40% de notre production, et le reste est vendu directement ici au caveau.

 

Avez-vous rénové la cave… bientôt centenaire ?

Dans l’ancienne cave en béton, où nous élaborons les rouges, les cuves ont un siècle. Elle est si vaste et bien conçue que nous n’avons pas eu besoin de la rénover. Cependant pour produire nos blancs et nos rosés, nous avons investi dans une batterie de cuves en inox plus techniques, qui nous permettent de tout réguler, notamment la température.

 

Pouvez-vous nous présenter vos blancs et rosés ?

On fait très peu de blanc, une cuvée seulement : très sympa, destinée à être à être bue tout l’été sous la tonnelle… On en prend soin : on fait des extractions courtes et des vinifications rapides, afin de garder de la fraicheur. De temps en temps, il nous arrive de faire des vinifications en barriques, cela dépend des années. Quant au rosé, nous n’en faisons qu’un, très apprécié aux États-Unis et en France. Dedans, nous ne mettons que des cépages noirs: du Carignan de qualité pour lui conférer de la couleur et de la consistance, un peu de Cinsault et de la Syrah. Ce sont des rosés de pressurage direct pour l’essentiel, ou bien de macération très courte… Des « rosés d’une nuit ».

 

Et vos rouges ?

On entre dans la gamme avec La Buvette, un vin de table bon marché mais présentant déjà une très bonne qualité. Ensuite nous avons la gamme des fondamentaux : rouge vigneron, blanc paysan et rosé agricole, ce sont des vins sur le fruit à boire dans leur jeunesse. Ensuite, nous avons la Pompadour, la grande cuvée et la N.3. Là, ce sont des vins sérieux. Ils ont tous un élevage partiel en barrique (on veut que le boisé reste très fondu). Aussi dans ces cuvées, nous mettons nos meilleures sélections de raisins. Pour ces vignes-là, les coopérateurs sont rémunérés au pied de vigne et non plus à l’hL, afin d’encourager la qualité essentiellement et non pas la quantité. Pour l’ensemble de nos vins, nous voulons une expression du fruit et du terroir avant tout. La Pompadour est un de nos plus grand succès. Elle est marquée par des Carignans très qualitatifs vinifiés en macération carbonique pour un joli fruit sans dureté. Un vin riche, dense et qui reste facile à boire. Des vins de plaisir !

 

Vous faites aussi des cuvées éphémères…

Tous les ans, selon le comportement des vignes, nous choisissons deux vins représentatifs du millésime: l’un plutôt agréable et facile à boire, l’autre plus « costaud ». Deux vins rouges, une capsule jaune et une rouge avec des étiquettes amusantes. En 2019, c’était Thelma et Louise, avec des photos du Grand Canyon ! On a aussi créé une cuvée sans soufre ajouté. Et en 2020… Surprise !

 

Où en êtes-vous de la certification HVE 3 ?

Elle est en cours… Nous venons de certifier 10 exploitations soit environ 40% du vignoble. Certains de nos coopérateurs seront même sous peu labellisés bio. Ici, tout est naturel. Nous sommes « écolo » par notre approche générale, mais aussi parce qu’on a une cave sans climatisation. Un système de « cooling » permet de maintenir de la fraicheur dans la cave grâce à la circulation d’eau sur des pans de mur en carton. De plus, cette eau provient d’une source à nous. Nous avons aussi couvert le toit de la vieille cave de panneaux solaires.